Test jeu vidéo
Publié le 01/08/2022 à 16h29 par Pikminouchon
Yurukill : The Calumniation Games
8 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

AVENTURE - SHOOT'EM UP

Curieux mélange que ce "Yurukill" : faisant le grand écart entre le shoot'em up et le visual novel, la nouvelle production de Izanagi Games (après le sympathique "World's End Club") nous entraîne dans un monde fantasque et complètement cinglé.
Fans de "Dangaronpa" ou de "Zero Escape", réjouissez-vous ! Les similitudes avec "Yurukill" sont nombreuses et la trame générale ressemble à un Battle Royale comme on les aime. Le pitch est simple : vous incarnez le jeune Sengoku, condamné par la justice pour un incendie ayant tué plusieurs personnes et vous vous retrouvez en binôme avec l'une de vos victimes. Votre équipe a mystérieusement rejoint celles formées par d'autres tandems similaires (un criminel et sa victime collatérale), le tout dans un bien étrange parc d'attractions où les têtes vont valser : en gros, si l'exécuteur qui vous accompagne n'est pas convaincu de votre innocence, le collier que vous portez éjectera un poison létal, à sa demande... Ce petit jeu macabre est dirigée sous la supervision d'une entité masquée, une étrange femme-renard qui tire les ficelles de cette mascarade sanglante et sadique. Votre survie ne tiendra qu'à un fil : il va falloir résoudre de nombreuses énigmes (dans un style très "point'n click"), répondre à des Quiz, être très attentif aux nombreux indices et solutions cachés dans les dialogues, et enfin survivre à des phases de tirs que l'on peut qualifier de "bullet hell" ! En bref : prouver votre innocence et l'asseoir durablement dans l'esprit de votre binôme.

Ces phases de shoot interviennent dès le tout début du jeu et semblent, de prime abord, n'avoir aucun lien avec l'aventure! Présentées dans un format 4/3 typique des années 90, le vaisseau que vous dirigez doit survivre à des patterns de boulettes toujours plus complexes et harassants. Ces phases ne sont pas simples pour le néophyte mais la difficulté peut être facilement ajustée (notamment si on répond correctement au petit quiz qui précède souvent ces niveaux...).
Il est certain que les développeurs ont tout fait dès le départ pour brouiller les pistes : on ne comprend pas ce qui ce passe, le lien qu'ont les différents personnages entre eux est flou et, surtout, le mobile poussant Binko (la Puppet master...) à agir de la sorte nous est inconnu. Pourtant, au fil d'un récit bavard et alambiqué, le joueur trouvera bientôt des réponses à ses questions. C'est même un des grands plaisirs de ce jeu : comprendre ce qu'il s'y passe ! Le tout est entièrement traduit en français (ce qui est rare pour un visual novel !) et on ne peut qu'applaudir des deux mains tant l'adaptation française est bonne et contribue à la réussite et à l'appréciation de ce soft très bavard...

La partie énigme est plus classique pour les fans du genre : une scène principale à explorer, des décors annexes à fouiller et pas mal d'indices dans les dialogues et les sous-menus. Pas de doute, l'influence des ténors du genre se fait sentir ! Il y a même jusqu'à 3 aides à activer si vous pataugez trop dans la mélasse, histoire de vous mettre sur la bonne voie... Le problème, c'est que parfois on rate le petit truc qui vous fera tourner en rond pendant un bout de temps ce qui est finalement très classique pour le genre. Niveau interface, de pratiques raccourcis permettent de ne pas passer constamment par les menus : bien vu ! Cette ambiance où la mort et le mystère rodent est très bien travaillée et forge une belle identité à "Yurukill"...

Les passages où l'exécuteur qui vous accompagne a "soif de sang" sont d'ailleurs les plus stressants : pour éviter un punitif game over, il est nécessaire de répondre correctement à ses questions afin de le dissuader d'appuyer sur le bouton qui mettra fin à votre existence. Si vous survivez et que vous arrivez à dissiper les doutes relatifs à votre culpabilité, la phase de shoot pourra s'enclencher. Ce sera l'occasion de balayer définitivement les préjugés de vos comparses car ces phases sont autant d'exploration de leur psyché... Parfois un peu bordéliques visuellement, elles proposent un gameplay frénétique qui ravira les fans de bullet hell, vous savez ces petites boulettes qui respectent un schéma particulier au sein duquel il faut savoir naviguer. En fonction de vos prouesses passées, vous pourrez ne pas mourir si votre barre de vie descend sous un seuil critique mais il faut bien tenir compte du stock de vie allouées au départ. Et puis, il y a toujours une méga bombe à déclencher au moment le plus critique !

Techniquement, le jeu est simple mais solide. La direction artistique est classe avec de belles illustrations et des doublages convaincants... Certes, on n'échappe pas aux stéréotypes inhérents au genre concernant les protagonistes et c'est surtout la vile et énigmatique Binko qui tire son épingle du jeu : en VO, la doubleuse prend toutes sortes d'intonations laissant penser que son personnage dissimule plusieurs personnalités en une. Le reste du casting colle bien avec le look des protagonistes, leurs sobriquets ne laissant planer aucun doute...

"Yurukill" est en fin de compte un sacré cocktail : ce mélange des genres est audacieux et, même s'il fait le grand écart (du moins en apparence), il apporte beaucoup au genre du Visual Novel. Assez bavard, il faudra pourtant prêter une attention particulière aux échanges sous peine de le payer plus tard quand on vous mettra à l'épreuve. Heureusement que le jeu d'Izanagi Games est parfaitement traduit en français : l'immersion est totale et c'est avec plaisir que l'on démêlera progressivement l'écheveau pendant la quinzaine d'heures qu'offre le jeu. Une fois terminé, même si l'histoire n'a presque plus de zones d'ombre, vous pourrez refaire les phases de shoot et exploser les scores... De toute façon, l'impression d'avoir joué à quelque chose de frais et de différent reste très présente et le joueur curieux ou fan de VN/shoot ne pourra qu'être emballé par ce titre original.
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
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+ UN MÉLANGE DES GENRES NOVATEUR ET SYMPATHIQUE

+ UN SCÉNARIO PASSIONNANT À DÉCOUVRIR

+ RÉALISATION TECHNIQUE EFFICACE

+ L'INDISPENSABLE TRADUCTION FRANÇAISE, DE QUALITÉ

+ VIVE LES BATTLE ROYALE !
- ASSEZ BAVARD, COMME TOUS LES VN

- UN DÉBUT LENT ET DÉROUTANT
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