Critique film
Publié le 08/08/2025 à 11:20 par Grégory

L'Héritier de la Violence

Affiche
7 /10
Brandon mène une vie tranquille entre ses deux emplois et sa fiancée May. Un jour,il est pris au piège par son ami dealer Michael qui le fait accuser du meurtre d'un policier corrompu. Après huit ans de prison, Brandon découvre que sa femme et son fils ont été kidnappés. Il part à la recherche de Michael pour retrouver les siens...
Il y a dans "L’Héritier de la Violence" quelque chose de brut, de nerveux, qui évoque les années 80 avec leur rage urbaine, leurs flics corrompus et leurs loyautés trahies. Réalisé par Ronny Yu, cinéaste hongkongais qui mariera plus tard horreur et action dans "Freddy contre Jason" ou "Le Maître d’Armes", ce film est avant tout un véhicule pour une révélation : Brandon Lee. Fils du légendaire Bruce Lee, il aurait pu n’être qu’une ombre, un écho martial de son père. Mais ici, à 21 ans, il dégage déjà une intensité à part — moins philosophique, plus vulnérable, presque rock'n'roll.

L’histoire est celle de Brandon Ma, un jeune homme ordinaire piégé dans un engrenage de trahisons. Son meilleur ami, rongé par l’ambition et la jalousie, l’accuse à tort d’un crime et le pousse à la prison. À sa sortie, des années plus tard, Brandon n’a plus qu’une idée en tête : reconquérir sa liberté, son honneur… et régler ses comptes. Le scénario n’invente rien, mais il fonctionne par son efficacité brute et surtout grâce à la présence magnétique de Brandon Lee, entre fureur contenue et élégance désespérée. Sa gestuelle, plus fluide que vraiment chorégraphiée, annonce ce que sera "The Crow" bien plus tard : un héros tragique, au regard brûlant.

Ronny Yu signe une mise en scène énergique, parfois un peu rugueuse, mais toujours habitée. La ville est moite, sale, étouffante. Les fusillades claquent comme des cris de colère, les ralentis sentent la sueur et la vengeance. C’est un cinéma d’émotion plus que de perfection technique, un film où chaque coup porté semble chargé d’un passé trop lourd. À travers cette première performance, Brandon Lee ne fait pas que marcher dans les pas de son père — il trace son propre chemin, court mais fulgurant.

En résumé, "L’Héritier de la Violence" n’est peut-être pas un grand film mais c’est un film qui vient du cœur. On sent l’envie de bien faire, de raconter une histoire de trahison et de revanche avec honnêteté et énergie. Ce qui le rend vraiment spécial, c’est la présence de Brandon Lee. Il n’était pas encore une star, mais il avait déjà ce regard intense, cette rage douce, cette présence qui capte l’attention. En le regardant, on voit à la fois un jeune homme qui se bat pour exister et une promesse de cinéma qu’on aurait aimé voir grandir. Ce film, c’est un peu ça : brut, imparfait mais attachant.
  VOUS AIMEREZ AUSSI :
  RECOMMANDATIONS :
  COMMENTAIRES :
Veuillez vous connecter afin d'écrire un commentaire
0 commentaire