Test jeu vidéo
Publié le 21/02/2017 à 12h40 par Pikminouchon
Resident Evil 7 : Biohazard
9 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

ACTION - SURVIVAL HORROR

"Resident Evil"...
Voilà bien une série vidéo ludique devenue culte avec le temps... Si le premier épisode sorti en 1996 sur PlayStation avait mis tous le monde d'accord, la série est ensuite montée en puissance pour s'essouffler lamentablement dans les épisodes 5 et 6, avec le départ de leur géniteur, Shinji Mikami... Après moult spin-off sur rails et autres rééditions HD, il fallait bien qu'un jour ou l'autre Capcom se penche sur sa petite poule aux ½ufs d'or (le médiocre "Resident Evil 6" s'est quand même vendu à près de 7 millions d'unités). Indéniablement, il fallait prendre des risques et revenir aux sources de l'horreur : pari gagné ?

Incarnez donc le malheureux Ethan Winters : sa femme, Mia, disparue depuis 3 ans, refait surface par le biais d'une étrange vidéo et lui intime l'ordre de ne surtout pas la rejoindre dans les marécages de Dulvey. Un peu têtu sans doute, le bougre se rend pourtant sur les lieux. Dommage pour lui, tant mieux pour le joueur qui, dans la moiteur torride du bayou, va vivre une expérience complètement démente, dans tous les sens du terme... C'est que la famille Baker, déjantée, tient un Airbnb tout à fait spécial !

Contrairement aux opus précédents, tout le jeu se vit en vue à la première personne, et vous ne verrez que les mains d'Ethan (quand il ne lui en manque pas une...). Le jeu est d'ailleurs jouable en réalité virtuelle si vous avez une PS4 et un casque VR.

La volonté de Capcom est de proposer ici une immersion totale, une véritable expérience à vivre et, à ce titre, la première heure de jeu est inoubliable !

Vous pénétrez donc rapidement dans la propriété des Baker, paumée dans la cambrousse marécageuse, à la recherche de votre compagne Mia... Vous la trouverez bien vite, un peu "changée" et les événements vont rapidement échapper à tout contrôle.
Ces moments sont incroyables de réalisme et de tensions : grâce au moteur Unreal Engine 4, le jeu propose des graphismes criant de réalisme, avec de très belles textures et de superbes effets de lumières... L'image est contrastée et l'obscurité vous enveloppe autant que la lumière du jour vous éblouit. Seuls quelques petits détails chiffonneront le joueur pointilleux (les cheveux très aliasés de Mia, par exemple...) mais rien qui n'entrave une immersion totale. Le jeu est graphiquement très organique et poisseux, bien plus que les épisodes précédents de la série.

Complément indispensable de l'image dans un jeu horrifique, un très gros travail a été apporté à l'ambiance sonore : les bruitages sont flippants, toute la baraque craque sous vos pas, des trucs louches se déplacent et tombent hors-champ... sans compter les râles ennemis pas très rassurants ! Le développeur japonais a clairement compris et intégré les meilleurs mécanismes des films d'horreur américains, ce "Resident Evil 7" faisant écho aux grands classiques claustro-phobiques et anxiogènes que sont "Massacre à la tronçonneuse" ou "La colline a des yeux".
Le plus étonnant est sans doute de se dire à quel point ce jeu, japonais, s'adresse au public occidental : même si, vers la fin, il tente de se raccrocher à la mythologie de "Resident Evil", son contenu ressemble trait pour trait à un film horrifique américain. Et puis, le projet P.T. de Konami, avorté, a certainement donné beaucoup de bonnes idées aux concepteurs...

Capcom a donc fait un boulot incroyable : la tension monte, vite et bien. Surtout, les scènes d'horreur s'enchaînent très vite, dès le début et Ethan sera rapidement mis à mal. Âmes sensibles s'abstenir !

Pour vous aider à survivre, fouillez donc votre environnement : munitions, plantes vertes (un grand classique...), tout est bon pour tenir le coup. Au départ, vous n'aurez pas grand chose à vous mettre sous la dent, mais en progressant toujours plus dans le manoir Spencer, pardon, la demeure Baker, votre résistance augmentera simultanément avec la puissance de votre arsenal (couteau, hache, pistolet, lance flammes...). Mieux, vous pourrez fabriquer vos propres munitions, à l'instar des premiers épisodes de la série.
Et ce ne sera pas un luxe ! Car la famille Baker, a la particularité d'être TRÈS résistants aux balles, mention spéciale au patriarche, Jack : un vrai Némésis, tout droit sorti du troisième "Resident Evil". Pas de bol, pour vous, il vous tiendra occupé dès le début du jeu. Sympa ! Montrez-vous un peu discret et silencieux à l'occasion pour ne pas attirer son attention... Un zeste d'infiltration plutôt bienvenu.
En plus de l'affectueux père de famille, vous ferez la rencontre de Marguerite, la mère, de Lucas, le fils dégénéré... et de l'improbable grand-mère en fauteuil roulant, qui n'en finit pas de mourir !

Une scène anthologique vous fera d'ailleurs vivre un repas de famille pas comme les autres, et vous aurez l'occasion de retrouver cette belle brochette de cannibales dégénérés au fur et à mesure de votre exploration...
Celle-ci ne sera pas de tout repos. Même si la carte des lieux est très lisible, c'est sans compter sur les culs-de-sac, les portes verrouillées et les pièces secrètes... Les énigmes font également leur grand retour : les clefs, les emblèmes de b½uf à débusquer, ça vous rappelle quelque chose ? Alors, bien sûr, ce n'est pas bien compliqué et ça relève même souvent du clin d’½il appuyé au fan de la série, mais peu importe : le quota est respecté et après le tac-tac-boum des épisodes 5 et 6, ce retour au gameplay d'origine fait un bien fou.
Havres de paix, les sauvegardes se feront dans des pièces plus au calme, ce qui rappelle très clairement l'opus fondateur de la série. Ce sera l'occasion d'y utiliser les petites pièces métalliques glanées dans le décor pour débloquer quelques bonus...
De même, les "coffres magiques" emblématiques de la série sont ici de retour, un indice de plus qui démontre encore la volonté de Capcom de revenir aux sources du premier épisode.

Le jeu est bien écrit (tout un tas de petits indices planqués dans le décor vous feront comprendre le contexte de l'histoire) et bien rythmé : alors que vous penserez avoir fait le tour de l'infernale bicoque, qu'un nouveau passage s'ouvrira à vous, avec sa cohorte d'ennemis et de puzzles à résoudre. En gros, un membre de la famille, un chapitre du jeu à découvrir...
Avouons-le, le bestiaire de ce nouvel épisode est un des plus chiches de toute la saga : à part les membres de la famille Baker, tous très réussis, une sorte de Licker, décliné en plusieurs variétés, fera son apparition. Redoutable et surtout imprévisible, ce "holoform" est grosso modo le seul ennemi non humanoïde, car, ici, point de zombies !
Les combats sont d'ailleurs un peu brouillons, tout à fait dans l'esprit de la saga, les dégâts étant bien mal localisés : ce n'est sans doute pas un hasard et cela participe au stress ambiant, les munitions étant rares et la visée d'Ethan plutôt mouvante...

Il n'empêche : avec son ambiance glauque, oppressante et souvent terrifiante (bonjour les jumps scares !), ce "Resident Evil 7" est une sacrée tuerie !
On pourrait lui reprocher une maigre durée de vie (comptez une grosse dizaine d'heures), une faible rejouabilité (le jeu est finalement très linéaire), et une seconde partie moins flamboyante que la première. Tout ce que l'on retiendra, c'est une expérience vidéo ludique telle que l'on n'en avait pas vécu depuis très longtemps et le fait que Capcom, en prenant un véritable risque artistique, a sans aucun doute relancé la licence horrifique. Le développeur nippon n'a donc pas failli avec ce septième épisode, sous titré "Biohazard", le nom japonais de "Resident Evil"... S'agirait-il de repartir sur des bases toutes nouvelles ?
Finalement, Shinji Mikami n'était pas irremplaçable : après son départ et 2 épisodes plus tard, Capcom a enfin réussi son pari en remettant tout à plat. BOUH !
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ TRÈS IMMERSIF

+ TRÈS FLIPPANT

+ MIEUX QU'UN FILM D'HORREUR !
- COMBATS BROUILLONS

- CARDIAQUES S'ABSTENIR

- ON EN VOUDRAIT PLUS ENCORE !
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