Test jeu vidéo
Publié le 31/05/2021 à 13h40 par Pikminouchon
World’s End Club
6,5 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

AVENTURE - RÉFLEXION

World's End Club était un titre attendu au tournant. Le nouveau jeu de Kozutaka Kodaka et Kotaro Uchikoshi est resté longtemps mystérieux, après les succès de leurs précédents chefs d'oeuvre : les séries Danganronpa et Zero Escape.
Désormais, le duo a pris une direction différente : exit les visual novel tordus, mâtinés de Puzzle game... Avec World's End Club, on s'oriente désormais vers le jeu de plate-forme narratif. Et même s'il reste quelques énigmes par-ci par-là, cette nouvelle production est largement plus accessible que ce qu'ils nous ont proposés par le passé...

L'histoire commence par un gros clin d'oeil à la série Zero Escape... Nous sommes en 1995 et un groupe d'ados se dirige vers Kamakura, pour leur sortie scolaire. Soudain, un éclair zèbre le ciel, un météore raye Tokyo de la carte et c'est le black out ! Le groupe se retrouve alors être le jouet d'une créature clownesque et une battle royale commence... A tous les coups, ce twist réveillera des souvenirs chez les amateurs des séries susnommées : pourtant, vous comprendrez rapidement qu'il ne s'agit là que d'un pied de nez des développeurs, ces derniers vous entrainant bien vite vers d'autres contrées vidéo-ludiques. Le prologue passé, ce "club des battants" se retrouvera à l'autre bout du japon, mais également une année plus tard... Il va falloir rallier Tokyo dans un monde où la végétation a repris ses droits et où les humains ont déserté. Que s'est-il passé ? Mystère et boule de gomme !

Les fans le savent : les jeux du duo infernal réservent toujours beaucoup de surprises scénaristiques. Sous ses apparences mignonnes et enfantines, "World's End Club" ne faillit pas à la règle : moins étrange que Zero Escape (et moins sanglant aussi), l'intrigue pose rapidement des bases plus complexes que prévu. On n'échappe pas également à la douzaine de personnages forcément stéréotypés et hauts en couleurs : le geek à lunettes, le caïd, la bimbo, le p'tit gros, etc... Chacun est susceptible d'y trouver son compte et l'immersion est facilitée car vous trouverez rapidement votre chouchou.

Dès la 1ère zone de jeu, on comprend vite que les énigmes ont été reléguées au second plan : si elles ne sont pas totalement absentes, cela n'a pourtant rien à voir avec Zero Escape et on lorgne plutôt vers un Danganronpa "light" : le scénario est à tiroir car, inévitablement, des équipes se créeront au sein du Club des Battants et chaque groupe visitera des lieux différents pour finir par se retrouver au campement de fortune. Une bonne rejouabilité est donc à prévoir si vous souhaitez connaître toutes les facettes scénaristiques de l'aventure.

Cette dernière se joue plaisamment et tente d'offrir une belle variété de situations. Basiquement, le jeu se présente en vue de profil 2D où le pouvoir spécial de chaque personnage est systématiquement mis à contribution pour franchir les obstacles ou résoudre les énigmes. Ces pouvoirs sont forcément variés et savent mettre votre déduction ou votre habileté à l'épreuve : en fonction du perso joué (et imposé par le récit), vous pourrez soulever et balancer des objets, vous transformer en pierre, cracher du feu, ainsi de suite.
Le personnage que vous contrôlez peut également sauter et s'accrocher aux corniches, pousser des blocs, etc... Rien que du très classique côté jouabilité et on appréciera moyennement les sauts lunaires qui manquent souvent de précision. Il n'est d'ailleurs pas rare de se chopper un Game Over à cause d'un saut approximatif ! Rappelons qu'un jeu de plateformes doit avoir une maniabilité irréprochable et exemplaire...

Chaque niveau propose donc sa thématique et il faut reconnaître qu'il n'est pas bien difficile d'en voir le bout. Parfois, des petites cartes à collectionner apparaissent en fonction de vos actions et parvenir à en attraper certaines apportera un petit challenge supplémentaire... Mouais, bof.

En effet, le jeu reste assez enfantin, une sorte d'initiation au genre tant apprécié de ses géniteurs. Certains aspects de l'aventure restent sombres et torturés mais on est bien loin des incontournables "Zero Escape" ou "Danganronpa". Dans tous les cas, oubliez les morts inattendues, les montées d'adrénaline ou les choix cornéliens : "World's End Club" ne bouscule jamais le joueur et s'adresse clairement au plus grand nombre.

Toujours dans le domaine de l'accessibilité, soulignons une traduction française fort bien venue (avec le choix des doublages en anglais ou en japonais). Quelques petites blagounettes bien franchouillardes ou dans l'air du temps ("la question elle est vite répondue" par exemple...) mais on pestera contre de vilaines fautes d'orthographe ou de syntaxe : une petite mise à jour serait appréciée.

Techniquement, rien à redire par contre : le jeu est vraiment joli, tout le temps. Les environnements sont diversifiés (parc d'attraction, ville abandonnée, montagne, etc...) mais restent soignés tout du long : un vrai petit road trip nippon, décidément très en vogue dans les productions actuelles. A croire que les japonais aiment réviser leur fondamentaux ! Le chara-design est sympa et a un petit côté acidulé plaisant : dans tous les cas, ces étudiants marginaux ne manqueront pas de vous faire sourire ou de vous agacer, bref, ils ne vous laisseront pas indifférents.

En somme, "World's End Club" nous surprend là où on ne l'attendait pas : uniquement disponible sur Switch, son propos est modéré comparé à ce que l'on espérait et les puzzles torturés et ingénieux sont passés à la trappe. A la place, les développeurs ont opté pour un mélange de visual novel et de plateformes, où la difficulté et les rebondissements scénaristiques ne surprennent quasiment pas. Surtout, l'aspect plateformes sur lequel les développeurs ont tout misé, manque cruellement de précision et d'originalité.
Il reste toutefois une aventure gentillette qui s'adresse surtout aux jeunes joueurs qui n'ont pas encore pu goûter à l'urgence inquiétante d'un Zero Escape ou à la perversité subversive d'un "Danganronpa". Cette sympathique bande de "Goonies" a encore besoin d'un peu de maturité pour faire chavirer nos cœurs de gamer exigeants !
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ UN SCÉNARIO QUI SE JOUE DE NOUS (DU MOINS AU DÉPART)

+ UN CASTING SYMPATHIQUE, À DÉFAUT D'ÊTRE ORIGINAL

+ UNE AVENTURE AGRÉABLE À DÉCOUVRIR
- L'ASPECT PLATFORMING QUI MANQUE DE FINITION ET D'IMAGINATION

- PAS VRAIMENT UN VISUAL NOVEL NON PLUS

- LA TRADUCTION FRANÇAISE IMPARFAITE
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