Evely est une scientifique travaillant sur une base météorologique perdue au fin fond de l'Antarctique... Alors qu'elle effectue une mission de routine, un accident l'amène à traverser la couche de glace pour se retrouver dans une base secrète, déserte... Les labos mystérieux de Snowdrop Initiative regorgent de secrets inattendus à commencer par une paire de gants bien pratique. Ce protype est un vrai petit couteau suisse : il peut "imprimer" des créatures extra-terrestres, objets des recherches du labo, pour en faire autant d'armes ou d'outils... Evely va donc s'enfoncer toujours plus profondément dans cette base scientifique, guidée à distance par William, le dernier survivant du groupe de recherche. L'objectif ? Sauver Evely et, accessoirement, le monde d'une invasion alien !

La réalité virtuelle ne manque pas de jeux d'exploration, mêlant horreur et fantastique mais "Genotype" sort rapidement du lot : tout d'abord, il paraît évident que ce titre a fait l'objet de beaucoup de soins. Superbement mis en scène, il plonge le joueur dans une ambiance bien particulière, aux références nombreuses : côté cinéma, on pense immédiatement à "The Thing" de John Carpenter mais aussi à "Alien" de Ridley Scott. Côté jeux-videos, les influences se font sentir du côté de "Dead Space", "Half Life" (avec un petit clin d'œil sympathique à Portal aussi...) ou de "Bioshock"... De belles sources d'inspiration, donc. Néanmoins, "Genotype" sait aussi faire les choses à sa façon : les gants d'Evely permettent de changer d'arme à la volée et, une fois qu'une nouvelle espèce alien est assimilée, le joueur peut sélectionner son arme ou son outil en "tirant" une ficelle positionnée sur la main droite. Le système est malin car évite de passer par un sous menu : toute l'expérience est vécue en temps réel. De même, l'inventaire s 'affiche en transparence et ne comporte que 8 emplacements : à vous de choisir avec sagesse ce que vous souhaitez transporter.

En tout cas, il faut surtout veiller à ne jamais manquer de munitions : les aliens peuvent surgir de n'importe où et n'importe quand ! Le "pistolet" est une valeur sûre (avec sa grenade intégrée...) mais rien ne vaut l'équivalent de la mitraillette... On peut upgrader son arme favorite avec le loot mais le revers est sans appel : on utilisera toujours la même arme jusqu'à la fin du jeu, au détriment de toutes les autres. Dommage ! Assurément, il est toujours amusant de voir vos mains virtuelles parasitées par une étrange créature alien qui fait office d'armement, c'est le gros gimmick du jeu. D'ailleurs, au fur et à mesure de votre progression, il n'y aura pas que des armes-aliens, il y aura aussi des outils-aliens à débloquer : un crabe qui se faufile dans les ventilations, une sorte de câble électrique, etc... C'est toujours étrange et très sympa à découvrir mais, surtout, ça permet au joueur d'ouvrir de nouveaux passages et de s'enfoncer toujours plus profondément dans cette base désaffectée. Parmi tout l'attirail, le crabe est aussi original qu'intéressant : il permet accessoirement de se "téléporter" dans certains recoins optionnels mais l'idée n'a pas été suffisamment creusée pour aboutir à des puzzles tordus, ce qui est regrettable.

William, la voix off, vous guidera régulièrement et il faut toujours être attentif à ses remarques. C'est aussi lui qui donne les missions à remplir, notamment la recherche des 9 ADN aliens à trouver pour sauver Evely d'une infection fatale. L'exploration se fait rarement par l'extérieur, où le blizzard fait rage : on est surtout enfermé dans des couloirs et diverses pièces de la base, mais tout communique car il existe des téléports pour se rendre où on veut. C'est très bien fichu et on a rarement l'impression de revoir les mêmes environnements... même si parfois on tournera en rond : il faut, pour chaque zone, trouver des passes biométriques (souvent bien planqués) pour pouvoir naviguer librement ou, parfois, désactiver des serrures électroniques sur des terminaux. Bref, l'exploration se fait par étapes, en fonction de vos trouvailles et de votre équipement. La map intégrée aide bien mais elle ne mentionne pas hélas le niveau de sécurité des portes qui restent closes : il faudra parfois perdre du temps à retrouver la bonne porte, pour la bonne autorisation (un système de couleur sur votre poignet indique votre niveau d'autorisation, en temps réel). Dernier détail, un code à 6 chiffres est à reconstituer en cours de partie : notez-le bien car il ouvre un coffre bien rempli à la toute fin du jeu...
Pour faire simple, Evely devra visiter quatre lieux, assez vastes : le lobby principal, le quartier de l'équipage, la maintenance, et le laboratoire de recherche. Beaucoup de couloirs, mais toujours une belle ambiance, un peu flippante si vous manquez de munitions ! Certains endroits baignent dans la pénombre, le brouillard ou les miasmes, d'autres sont mieux éclairés. Il est indispensable de trouver régulièrement les terminaux capables d'"imprimer" les objets permettant votre survie : il faut souvent s'y attarder pour remplir son inventaire ou refaire le plein de munitions (on peut en stocker un très gros paquet directement dans chaque arme, compteur à l'appui). Ces terminaux permettent accessoirement d'améliorer vos statistiques (combat, déplacement, barre de vie...) ou carrément vos armes (pourquoi ne pas doubler les capacités du lance-flammes ?)... Un petit côté gestion bien agréable, surtout au début : à force d'upgrader et d'accumuler le loot, le personnage devient vite puissant et même les boss ne poseront plus aucun problème. On perd clairement en tension et en intensité en fin de partie.

De son côté, le bestiaire alien est réussi bien que peu varié : c'est principalement un mélange de crabes ou crustacés... On pense beaucoup à "Starship Troopers", là encore une référence qui fait mouche. Quant aux boss, peu inspirés, ils ne sont guère que des versions maxi des mobs de base. Malheureusement, les combats ne sont pas le point fort de "Genotype" et on comprend vite comment faire : attirer les monstres au niveau d'une porte, lancer une grenade pour dégrossir et affiner à la sulfateuse... A de rares exceptions près, comme l'utilisation du « lasso » sur certaines espèces, on s'en sortira très bien. Dans la foulée des choses qui auraient pu être davantage travaillées, il y a la nage : parfois, Evely devra évoluer dans l'eau, claustrophobes s'abstenir ! Hélas, il est difficile de se déplacer dans l'espace aquatique sans perdre patience : la nage manque à la fois de précision et de naturel, la manipulation en VR est complexe et peu intuitive. On finit par y arriver, mais on galère beaucoup... Heureusement que ces passages restent rares. C'est sans doute un des rares bémol, côté jouabilité : fluide et intuitif, "Genotype" implique le joueur et sait le captiver.

Avec son ambiance mystérieuse et sa S.F. bien intégrée, "Genotype" est donc un Metroid-like qui fait sensation dans son ensemble! Jolie (sans être au niveau de "Red Matter 2"...) et particulièrement immersive avec un concept de créature à utiliser original, cette aventure solide va vous occuper de quelques heures (comptez 8 heures maximum) et vous prendrez plaisir à en chercher tous les secrets. Servie par une bande son discrète mais efficace et de dialogues en anglais réussis, son histoire finalement simple vous immergera dans un univers soigné, inspiré et dépourvu de bugs (sauf dans la toute dernière ligne droite et lors du générique de fin!). Un très bon jeu Quest 3, sans compter que dès son lancement, le soft a eu droit à une jolie mise à jour technique. Bravo à Bolverk Games pour cette réussite !