Test jeu vidéo
Publié le 27/04/2017 à 11h46 par Pikminouchon
Persona 5
9 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

RPG

Nous y voilà enfin ! Le JRPG tant attendu débarque en occident et tant pis si la traduction française passe à la trappe ! Comme les héros du jeu, retournez donc à vos cours d'anglais pour saisir toutes les subtilités des nombreux dialogues. "Persona 5" est un jeu généreux, dans tous les sens du terme, et si vous voulez en profiter au mieux et entrer pleinement dans son univers si particulier, vous feriez mieux de ne pas être allergique à la tonne de dialogues qui va vous tomber dessus. Au carrefour du RPG, du visual novel et du jeu d'aventure, P5 (pour les intimes) est inclassable et iconoclaste : on vous explique pourquoi...

Comme dans le précédent épisode ("Persona 4 Golden" sur PsVita est un classique absolu !), vous jouez le rôle d'un lycéen fraîchement débarqué dans un lycée tokyoïte pour d'obscures raisons de délinquance juvénile... Vous rencontrerez bien vite Ryuji Sakamoto, le petit "voyou" local et votre première mission consistera à mettre ensemble un terme aux agissements du prof de sport de l'école, une brute épaisse qui se dissimule sous un masque enjôleur...

Pétri de Justice et d'Amour, vous ne tarderez pas à constituer un petit groupe de justiciers hétéroclites, les "Phantom Thieves", toujours enclin à infiltrer l'esprit tordu d'une série de détraqués : dans un métaverse étrange et torturé, votre équipe devra s'enfoncer toujours plus profondément dans des Palais, reflets de leur personnalités viciées, afin de dérober le trésor qu'ils cachent les obligeant à changer leur attitude et à confesser leurs pêchés au grand jour. En somme, dévoilez la vraie personnalité de vos cibles et changez le monde !

Le jeu met donc en avant les qualités de "voleurs" de ses protagonistes dans le fond, comme dans la forme : quand vous arpenterez les couloirs des Palais (les donjons du jeu...), vous pourrez aisément vous dissimuler dans l'ombre pour mieux surprendre les gardes qui rôdent et avoir ainsi l'initiative du combat. A l'inverse, faites vous repérer et le niveau de sécurité augmentera ainsi d'un cran et rendra votre exploration plus délicate.
Dès lors, le combat, au tour par tour, s'engage : des menus très classes et stylisés vous permettront classiquement d'attaquer, de vous défendre, d'utiliser un objet, etc.
L'intérêt principal sera de rapidement trouver le point faible de votre adversaire pour pouvoir le mettre au tapis. A vous de choisir : ou bien vous mettez tout le monde KO avec une super attaque groupée, ou bien entrez en négociation avec l'ennemi ! Oui, vous ne rêvez pas : renoncez à un maximum d'XP et choisissez plutôt de faire ranger votre ennemi à vos côtés, en tant que "Persona", un acolyte surpuissant si vous préférez... Jonglez ensuite avec les "Personas" et leur capacités bien distinctes pour vous défaire des nouveaux ennemis, toujours plus retors.

Ce système de "collectionite" (déjà vu dans "Shin Megami Tensei 4 Apocalypse", testé dans nos colonnes...) permettra de varier vos attaques et d'adapter plus facilement votre style de jeu aux situations (et aux faiblesses élémentaires adverses...). Les tout premiers combats vous sembleront manquer de rythme, puisque vous ne connaîtrez pas les faiblesses de chaque ennemi. Une fois que l'action s'enclenche, le plaisir sera pourtant de tous les instants. La négociation avec l'ennemi reste bien entendu aléatoire en fonction de vos réponses, mais elle est toujours excitante quand vous parvenez à la mener à bien. A défaut, le combat se conclut sans autre forme de procès : ni XP, ni argent.

Ce système de combat est franchement passionnant et efficace. Classique, et joliment illustré avec des gros plans dans le pur style "manga", il met en valeur le superbe "character design" des protagonistes et de leurs némésis. "P5" est un jeu qui a du style et qui a été peaufiné dans le moindre détail par les équipes d'Atlus, jusqu'au plus insignifiant menu (faites donc un tour dans les options !).

C'est aussi un titre qui a son propre rythme : vos premiers alliés (le chat Morgana, la jolie Ann...) n'arriveront qu'après plusieurs heures de jeu, l'ambiance met du temps à s'installer et la psychologie des personnages est très travaillée.
Et du temps, il va également s'en écouler entre deux visites de donjons : le métaverse, c'est bien sympa, mais rappelez-vous que vous êtes étudiant, que l'année scolaire bat son plein et que les examens se profilent à l'horizon. Il va falloir tout concilier, réalité (le jour) et univers parallèle (la nuit) : en journée, assister aux cours et apprendre ses leçons, le soir, visiter les donjons du métaverse ou alors, se trouver un petit boulot. A moins que vous ne préfériez une activité extra-scolaire ou glander avec vos potes afin de maximiser votre lien social (arcana) bien utile en combat ?

Passer du (bon) temps avec vos relations permettra toujours de renforcer vos Personas et, globalement, chacune de vos activités augmentera toujours l'une de vos statistiques : étudier augmente votre Savoir et le bonus double si vous le faîtes un soir de pluie. Dans la même idée, ce que vous prendrez au dîner augmentera telle stat plutôt qu'une autre... Les activités extra-scolaires sont nombreuses et variées (on peut même aller à la laverie ou prendre un bain !), au joueur d'arbitrer : augmenter les statistiques du protagoniste principal en s'occupant après les cours, ou farmer dans les donjons pour renforcer son équipe ? Le choix vous appartient mais vous devrez toujours prendre en compte l'échéance à venir (le plus souvent, ce sont les examens scolaires qui approchent...). Là encore, le souci du détail est édifiant et "Persona 5" a toujours un petit quelque chose à raconter au joueur : par exemple, le développement scénaristique lié au café est à lui seul anthologique. Le développeur, malin et passionné, dialogue réellement avec le joueur, parvenant à l'immerger toujours plus dans cet univers d'étudiants anti-conformistes et rédempteurs. Dire que certains s'interrogent encore de savoir si le jeu-vidéo doit être considéré ou non comme une ½uvre artistique : jouez donc à "Persona 5", un vrai jeu d'auteur !

Reste que si vous avez fait l'épisode précédent, "Persona 5" ne vous surprendra guère dans sa structure : basée sur le rythme scolaire (frissons et stress de la rentrée, cours, examens, attente fébrile des vacances, etc...), le jeu ne réinvente certes pas la roue mais déroule ses arguments différemment en racontant son histoire par le biais d'un interrogatoire policier faisant office de fil narrateur dès la fin du prologue. Entre deux explorations de Palais (tout n'est pas accessible dès le départ), une grande liberté est offerte au joueur lycéen et la curiosité est toujours récompensée par des améliorations statistiques ou des items (on peut customiser les Phantoms Thieves moyennant espèces sonnantes et trébuchantes). De même, les liens que vous entretenez avec vos amis du jeu sont tellement bien écrits qu'une véritable empathie naîtra au fil de l'aventure : terminer l'histoire au bout d'une centaine d'heures de jeu se fera sans doute avec un petit pincement au c½ur... Sans compter que vous pourrez trouver l'âme s½ur !

Un petit mot sur la technique : le jeu étant disponible sur PS3 et PS4, les graphismes ne feront pas surchauffer la carte graphique de la plus puissante des deux consoles. La modélisation des personnages reste simple, les décors anguleux, les textures plates. Le tout est bardé d'effets cosmétiques pour "cacher la misère" et la magnifique direction artistique met un grand coup de polish : l'un dans l'autre, "P5" est très agréable à regarder en dépit d'une 3D datée... Le remote play est possible sur la PsVita et, une fois n'est pas coutume, il est juste parfait sur ce support : si vous avez la portable de Sony , essayez donc !

"Persona 5" est donc un jeu outrageusement "cool", dans son rythme, dans son design, dans ses musiques souvent jazzy... Il met en avant l'optimisme de la jeunesse, idéaliste et altruiste, face à la corruption des adultes. Miroir de notre société en général et des travers du japon en particulier, les thèmes abordés sont fatalement toujours sombres (viol, maltraitance, harcèlement scolaire, mort...) mais le jeu, sûr de lui, laisse toujours le loisir au joueur de se poser, de se détendre, de prendre son temps. Sans doute le meilleur moyen donné au joueur de se poser les bonnes questions et de trouver les bonnes réponses. L'année scolaire qui s'écoule est aussi importante pour celui qui tient la manette que pour les différents protagonistes et chaque instant compte. Une ode au Carpe Diem, version otaku ? Comme un aveu ou un mantra, l'écran de loading intimait dès les premières secondes "Take your time". CQFD.
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ SUPER RICHE !

+ UN DESIGN DE FOU FURIEUX

+ ENORME DURÉE DE VIE

+ UNE ÉCRITURE INCROYABLE
- UN DÉBUT TRÈS MOU

- TECHNIQUEMENT MOYEN SUR PS4

- DÉROULEMENT DE L'ANNÉE SCOLAIRE CLASSIQUE

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