Test jeu vidéo
Publié le 05/07/2021 à 15h41 par Pikminouchon
Port Royale 4
8 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

SIMULATION

Les développeurs de Kalypso sont de retour sur Switch après l'excellent "Tropico 6" : cette fois, vous allez être immergé dans les caraïbes du XVIIème siècle et leur univers impitoyable. Votre leitmotiv ? Faire de l'argent, encore et toujours, mais ce coup-ci en usant des meilleures techniques commerciales de l'époque. Le tout se résume en quelques mots : l'offre et la demande. Prêt pour le grand plongeon ?

Incontournable, le copieux didacticiel prend tout son temps pour vous expliquer, par étape, les nombreuses mécaniques du jeu. Sachez que tout est traduit et doublé en français, ce qui apporte un confort de jeu indéniable. Même si l'humour n'est pas aussi omniprésent que dans "Tropico 6" (El Presidente, ce grand blagueur, nous manque un peu...), "Port Royale 4" sait faire preuve de légèreté et saura vous inculquer les rudiments du commerce maritime sans trop se prendre au sérieux.

Basiquement, vous allez seconder un vice-roi et son pays (l'Espagne, la France, l'Angleterre et les Pays-Bas). L'idée est de développer le commerce des Antilles en servant les intérêts de votre couronne et en développant les villes portuaires. Le tout sans fâcher les autres nations colonialistes présentes sur place et sans vous faire plumer par les pirates qui rôdent dans ces eaux turquoises chahutées... Autant dire qu'il y a du boulot et qu'il faudra se plonger dans les arcanes du jeu pour en maîtriser toutes les subtilités.

On commence donc par acheter un navire (neuf ou d'occasion) et à le rattacher à un port. Depuis cette base, il va s'agir d'établir des routes commerciales avec les villes ou les îles voisines. Dans un premier temps, il faut faire fructifier son pécule en allant au moins risqué : les voisins immédiats feront l'affaire. Chargez donc votre convoi et faites voile ! Assurez-vous toutefois de transporter des marchandises susceptibles de satisfaire aux besoins des villes traversées, sachant que chaque ville produit certains biens et pas d'autres. Jongler avec les prix est également essentiel : il faut acheter pas cher et vendre plein pot. La base ! Cela passe par une étude approfondie et détaillée des stocks détenus et des désirs des autochtones : plus de coton ? Moins de cacao ? A vous de voir, mais ne voyagez jamais les cales vides, un convoi coûtant cher à entretenir !
Ensuite, il faut prendre en compte divers élément lorsque vous décidez d'établir une route : la configuration des îles d'un archipel est essentielle, de même que le tirant d'eau de votre flotte, histoire de pouvoir naviguer tout près des côtes et donc de gagner du temps. De même, il est indispensable d'utiliser les vents marins avec finesse si vous ne voulez pas passer votre vie coincé en mer, à vous battre contre des vents contraires et finir par perdre beaucoup d'argent ! Le commerce maritime, c'est tout un art...

En appliquant ces conseils à la lettre, vous pourrez rapidement étoffer vos cargaisons et même vous payer les services d'un capitaine... Le luxe est d'automatiser certaines tâches, notamment les routes commerciales. Déléguer, c'est la clé ! Cela vous laissera plus de temps pour gérer une ville en en devenant l'administrateur (contre quelques points de renommée obtenus en remplissant les missions du vice-roi...) : à la gestion commerciale pure, s'ajoute donc la gestion urbaine. Sur cet aspect du jeu, on sent bien l'expertise des créateurs de "Tropico" ! Tout un tas de paramètres est à prendre en compte : établir les lieux résidentiels assez loin des champs par exemple, faire en sorte que les exploitations agricoles soient regroupées pour optimiser les rendements, placer judicieusement une taverne ou une église proches des habitations, etc... L'objectif ne doit pas être perdu de vu : il consiste à rendre la production de matières premières quasiment gratuite mais aussi de jouer sur les prix !

Forcément, la réussite économique attire les convoitises : celles des autres nations, par exemple, présentes stratégiquement sur cet archipel. L'entente passera forcément par un commerce sain et ajusté à la demande locale, sachant que chaque ville ne peut produire que 7 marchandises... A vous d'apporter le reste pour contenter la populace.
Néanmoins, il reste le problème des pirates, toujours à l'affût. Le vice-roi saura vous récompenser si vous parvenez à les chasser de ces eaux et pour ce faire, il n'y a que la manière forte. Après les aspects gestions maritime et urbaine, voici donc le 3ème et dernier aspect de ce jeu : les batailles navales. Dans ce mode, le jeu bascule en vue stratégique, un grand damier aux cases hexagonales où chaque navire se déplace au tour par tour... Chaque bâtiment dispose de points pour s'orienter de façon à ce que ses canons tirent efficacement sur les bateaux adverses. Il faut donc disposer ses "pions" de la meilleure façon possible et user de certaines actions spéciales, histoire de vous faciliter les choses (par exemple, cette faculté bien pratique de tirer de part et d'autre, indispensable si vous parvenez à vous immiscer entre deux galions pirates...). Avant chaque bataille, un pourcentage de réussite vous donne une indication sur la réussite ou l'échec de l'entreprise : si tout semble gagné d'avance, optez donc pour la bataille automatique. Sinon, tentez votre chance ! Vous pourrez même vous lancer à l'abordage si les conditions sont réunies. Qui sait ce que le vice-roi en pensera... Votre réputation est toujours sur la sellette, ne l'oubliez jamais. A la clef, toujours plus de latitude et de liberté, seuls leviers pour garder les coudées franches et ramasser encore plus d'argent !

Parlons technique maintenant. Sur Switch, le jeu utilise sans surprise le même moteur que "Tropico 6" : on peut dézoomer (le temps passe plus vite) et zoomer à loisir sur les villes et les îles (parfois, on trouvera des ruines à explorer ou des trésors bien cachés...), les bruitages se feront alors plus précis. L'ambiance est parfaite et restitue fort à propos le côté paradisiaque des caraïbes (bruits des oiseaux tropicaux, foules urbaines, ports en effervescence...). Les menus quant à eux sont certes nombreux et détaillés mais on finit rapidement par jongler d'une page à l'autre et à s'y retrouver. Dans tous les cas, le jeu en français aide beaucoup et facilite l'apprentissage car il y a beaucoup à faire, à découvrir et à maîtriser...

"Port Royale 4" est donc une simulation exotique fort complète et rondement menée. Une fois les tutos complétés, le mode histoire vous tend les bras et se présente sous forme de campagnes très complètes où chaque nation coloniale est représentée (on commencera par l'Espagne avant de déverrouiller les suivantes). L'ensemble est introduit par de petits rappels historiques fort instructifs qui flatteront votre érudition lors des repas mondains. Il existe même, comme dans "Tropico 6", un mode "bac à sable" où de nombreuses choses sont déverrouillées de base, où l'argent coule à flot : parfait pour atteindre vos objectifs plus rapidement sans se prendre la tête en amont pendant des heures...
En somme, si vous aimez les jeux de gestion complets et éclectiques, "Port Royale 4" va squatter longuement le slot de votre Switch cet été et vous satisfera autant qu'un bon vieux rhum arrangé !
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ UN JEU, 3 MODES DE GESTION (COMMERCIALE, URBAINE, NAVALE)

+ RICHESSE ET PROFONDEUR

+ TOUT EN FRANÇAIS

+ TECHNIQUEMENT SOLIDE

+ DURÉE DE VIE COLOSSALE

+ RÉALISATION SOIGNÉE
- IL FAUT S'Y METTRE ET IL Y A DU BOULOT !

- EL PRESIDENTE NOUS MANQUE

- FATALEMENT CHRONOPHAGE
  VOUS AIMEREZ AUSSI :
  RECOMMANDATIONS :
  COMMENTAIRES :
Prénom :
Mail :
Votre mail ne sera pas publié  
Code de vérification
:
0 commentaire