Test jeu vidéo
Publié le 03/03/2017 à 14h13 par Grégory
Shantae : Half-Genie Hero
6 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

AVENTURE - PLATE-FORME

Le développeur américain Wayforward est un habitué des jeux de commande pour des éditeurs prestigieux : le remake de Duck Tales pour Capcom, Contra 4 sur Nintendo DS pour Konami...
Entre deux, l'équipe en profite pour faire ses propres jeux dont Shantae qui est considérée comme sa petite mascotte.
Apparue pour la première fois sur Gameboy Color, et après quelques incursions sur DS et 3DS, le dernier épisode en date des aventures de l’héroïne chevelue a eu besoin d'un petit coup de pouce sur la plateforme participative de financement, Kickstarter, pour voir le jour.
Trois longues années et 700.000 dollars plus tard, l'opus "Half Genie Hero" déboule sur nos consoles et PC.

Il s'agit donc d'incarner la petite danseuse du ventre, Shantae, et d'utiliser ses divers pouvoirs de transformations pour traverser des niveaux en 2D...
L'histoire n'a que peu d'intérêt et on s'y désintéresse d'autant plus que la traduction française est CALAMITEUSE ! Les plus anciens d'entre vous se souviennent sans nul doute des premières tentatives de traduction d'un jeu vidéo, en français : ça se passait sur NES et ça s’appelait "Dragon Ball". Syntaxe déplorable, fête à la coquille, traduction approximative (quand elle ne semble pas tout droit sortir de Google trad...) : bref, dans "Shantae HGH", on en est malheureusement là. Préférez les textes en anglais et son humour à plusieurs niveaux de lecture.

La grande force de cet épisode, c'est sa superbe direction artistique, ce qui saute aux yeux sur PsVita dès les premiers instants : les couleurs sont vibrantes et profondes, les animations 2D sont dignes d'un dessin animé (Matt Bozon, le boss de Wayforward, vient de ce milieu...), les décors inspirés des milles et une nuits sont remplis de petits détails visuels (volutes de fumée, particules...)... Le résultat est visuellement digne d'un Rayman Legends, la référence sur ce support.
Les musiques, dirigées par Jake Kaufman (la tracklist démente de Shovel Knight, c'est lui !), sont sympathiques mais, à part le thème chanté principal, rien d'inoubliable.

En fait, l'OST est à l'image du jeu lui même : on sent qu'il y a de l'idée, de l'envie, mais il manque ce petit éclair... de génie, justement !

Par exemple, la progression dans le jeu se fait au travers de 6 niveaux d'inspiration très classique (le port, la jungle, le désert...). A part la montagne enneigée, univers persan oblige, tous les poncifs y passent... même le château hanté ! Toujours très soignés, les environnements se laissent visiter et découvrir avec plaisir la première fois, même s'ils sont vraiment peu nombreux. C'est que Shantae est très maniable et qu'elle fouette capillairement ses ennemis avec la plus grande aisance... Une vraie petite Indiana Jones finalement !

En général, chaque niveau est découpé en 2 actes, suivi du traditionnel boss de fin, toujours très réussi (mention spéciale à la méduse, tout droit sortie du shoot Sexy Parodius) ! Parfois, une séquence shoot'em up viendra rompre le rythme mais, globalement, il s'agira de traverser le niveau, collecter les items cachés, battre le boss et obtenir une nouvelle transformation animalière (crabe, araignée, chauve souris, éléphant...) pour pouvoir débloquer les passages précédemment impossibles à atteindre... Du déjà vu mille fois.

Certes, ce game design éprouvé fait penser à un Metroidvania, mais il n'en est rien ! Les niveaux sont tous indépendants les uns des autres et la petite ville portuaire de Scuttle Town fait office de hub central, d'où les PNJ vous adresseront leurs requêtes, prétextes à d'incessants allers et retours. L'intérêt du jeu réside bien sûr dans la recherche du moindre indice lors de la première traversée d'un niveau afin d'y revenir plus tard, avec la bonne transformation : l'éléphant défoncera ainsi les gros blocs, la sirène se déplacera sous l'eau, la chauve souris vole à l'horizontale, le singe saute plus haut, la souris se faufile partout... Vous voyez le tableau ? En tout, 8 transformations, soit plus que le nombre de niveaux à traverser, sont à débloquer ! Cette variété n'est pourtant que de façade : certaines transformations ont des aptitudes communes et ne se distinguent pas assez les unes des autres. Peut être en aurait il fallu moins, finalement...

C'est la faiblesse de ce petit jeu pourtant sympathique à découvrir : sa redondance ! Et même si certaines quêtes sont accessoires (les artefacts de Risky Boots notamment), le jeu impose ce rythme haché et accroît de ce fait artificiellement sa durée de vie : comptez 8 heures pour le finir à 100%. Un peu court, et encore plus pour les habitués des jeux de plate-formes.
Notez aussi que la difficulté du titre est mal calibrée : perçue comme difficile au départ quand Shantae n'a que 2 c½urs de vie au compteur, l'aventure devient par la suite de plus en plus simple dès que l’héroïne étoffe sa barre de vie et ses capacités. Si bien que les boss sont rapidement pliés, même le boss final. Une vraie petite ballade de santé.

En bref, "Shantae : Half-Genie Hero" est, à l'image de son titre, un jeu qui navigue toujours entre le cool et le médiocre... Un Djinn un peu étroit et décousu, en somme. Un comble pour un génie !
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ TRÈS BELLE DIRECTION ARTISTIQUE

+ JOUABILITÉ AU POIL

+ UN PRINCIPE DE TRANSFORMATIONS ÉPROUVÉ
- COURT

- RÉPÉTITIF

- TRADUCTION FRANÇAISE IGNOBLE !
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